lundi 30 mars 2020

Tarte au citron, souvenir d’enfance et anarchie


Je vais vous raconter une vieille histoire familiale à laquelle est associée la tarte au citron, un de mes dessert favoris.
Cela s’est passé en 1976, il me semble, mes parents étaient entrain de se séparer et l’ambiance à la maison était détestable, ma mère ne faisait que pleurer, mon père que râler et moi j’étais en tampon entre eux...
Un midi, mon père ramène des pâtisseries du super bon pâtissier du village. Dans notre village il y avait deux boulangeries pâtisseries, celle du bas, médiocre et celle du haut où on faisait la queue dehors. Il y avait un millefeuille pour ma mère, un éclair au chocolat pour mon père et une tarte au citron pour moi, chacun son gâteau préféré, aujourd’hui encore la tarte au citron fait partie de mes desserts préférés d’ailleurs j’en ai fait une hier et c’est ce qui m’a donné envie de raconter cette histoire dont je me souviens à chaque bouchée de tarte au citron.
Donc, ce jour là, l’ambiance était particulièrement lourde et je ne sais pas ce qu’il m’a pris lorsque j’ai annoncé triomphalement à mes parents que quand je serai grande je serai anarchiste. À cette époque, sur mon tourne disque j’écoutais en boucle tout en chantant, Joan Baez qui chantait Here’s to you en hommage à Sacco et Vanzetti.
Il y a eu d’un seul coup un silence consterné de mes parents qui devaient je pense parler de politique. J’ai toujours eu une grande bouche et il fallait toujours que j’ai le dernier mot et me voilà entrain de leur dire que j’admirais la bande à Badeer et que je trouvais scandaleux qu’on les ait suicides dans leurs cellules carcérales...
Là j’ai vu ma mère passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, mon père lui était cramoisi, puis elle s’est levée, m’a demandé de me lever, m’a asséné une paire gifle monumentale et m’a dit que les anarchistes ne mangeaient pas de dessert, qu’ils étaient punis, et qu’ils allaient aller finir la journée dans leur chambre pendant qu’elle mangerait ma tarte au citron.
En larmes et dépitée, j’avais été punie de mon dessert préféré, je suis montée dans ma chambre où je me suis consolée avec un livre et je me suis jurée de ne plus jamais énoncer une quelconque opinion politique devant qui que ce soit. J’ai tenu parole, ma mère, malgré ses nombreuses tentatives n’a jamais su pour qui je votais.
Lorsqu’elle faisait campagne activement pour Nicolas Sarkozy, chaque fois qu’elle me téléphonait depuis la permanence de sa copine députée, depuis les marchés où elle tractait, je lui disais « Vive Besancenot. » Moyennant quoi toutes ces copines pensaient que j’étais pro Besancenot... Mon mari ne sait même pas pour qui je vote, pourtant lui n’hésite pas à me bassiner avec ses opinions politiques dont je me contrefous... 
Je garde mes opinions politiques pour moi mais je suis toujours fan de tarte au citron et lorsque j’en mange une j’ai toujours ce souvenir qui me revient en tête.



samedi 28 mars 2020

Chroniques du confinement, 28/03/2020

Lundi, j’ai téléphoné à mon amie Lowine et du coup je lui ai dit que j’allais recommencer à bloguer. 
Et oui... 
J’avais arrêté de blogué car mon Cloud Google était plein et je ne pouvais plus uploader de photos, j’ai travaillé à le vider, donc me revoilà.

Donc officiellement depuis mardi 12 heures, cela fait une semaine que nous, français, sommes confinés. Force est de constater que les français ne sont pas disciplinés. Ici à Nice, il y a une semaine, le maire a fait interdire la Promenade des Anglais, du coup samedi dernier les niçois étaient en masse au port... Maintenant il y a le couvre-feu, la première nuit il y a eu près de 200 PV dressés...




Je suis donc confinée. 
Pas grave, je m’occupe. 
Je sors pour les courses de première nécessité ou pour aller aux poubelles car le local poubelles est extérieur à l’immeuble, je me munis de mon attestation et de ma carte d’identité. Les policiers n’ont ni gant, ni masque, ils demandent aux personnes contrôlées de déplier leur attestation pour ne pas toucher le papier. Le local poubelle est contigu à un jardin, privé auquel les résidents de mon immeuble ont accès, ce qui me permet aussi de me ressourcer dans l’herbe, de profiter des arbres et des chants des oiseaux.

J’ai beaucoup cuisiné, j’avais beaucoup de légumes à préparer, j’ai congelé, vu l’état de mes mains, je fais en plusieurs jours ce que des personnes en pleine forme font dans l’après-midi mais ce n’est pas grave, l’essentiel est que ce soit fait.

Je profite de la Tribu, les heureux membres apprécient le confinement, je suis là H24, plus de nombreuses sorties, plus de rentrées tardives, plus de cinéma, plus de visite qui les dérange... Ils aiment leur intimité avec moi, surtout ma petite Xéna qui est une sauvageonne et qui se cache sous le cumulus lorsqu'il y a du monde...






La semaine dernière il a fait super beau, dimanche en rangeant mon armoire à tissus, j’ai retrouvé mon fauteuil de camping et je me suis dit que tous les jours j’allais aller lire une heure sur le toit plat de l’immeuble, depuis il fait gris et froid, ce sera remis, ce n’est pas grave.



J’essaie de ne pas céder à la gourmandise, je ne veux pas gagner du poids alors que je m’efforce d’en libérer, donc beaucoup de légumes, pas de gâteau, sauf dimanche où j’ai fait des cookies, j’essaie de garder une hygiène alimentaire. J’essaie de ne pas rester en pyjama tout le temps, on va dire tenue de jour relax pour la maison et le soir pyjama... Je garde juste mes grosses chaussettes car mes pieds sont gelés en permanence, foutue fibromyalgie...





Je me gâte dans la présentation des plats, ça me distrait puis je fais une photo et après manger un PhotoGrid, ça fait partie de mes plaisirs de confinement.



J’ai commencé à coudre des masques, je dois d’ailleurs en envoyer deux à ma copine Lili qui habite en RP et qui reprend son boulot à l’hôpital lundi. Je passe outre les avis négatifs qu’on m’a balancé en pleine tête car certains hôpitaux ont demandé à des couturières professionnelles et amatrices de faire des masques... Même si ils ne sont pas 100% safe ce sera mieux que rien. Mon amie infirmière en a fait aussi... Vu qu’il ne fait pas beau, que je ne peux aller profiter du beau temps sur mon toit, il faut que je m’occupe et autant m’occuper utile.




Je ne passe plus de commande internet, j’ai reçu hier la dernière, des huiles essentielles, du Ravinsara et de la Bergamote. Ouvrir le flacon de bergamote m’a fait un effet « Madeleine de Proust ». Ma mère était un lézard qui adorait se dorer au soleil. Lorsque j’étais enfant il y avait un produit bronzant qui s’appelait Bergasol et qui sentait la bergamote, ressentir cette odeur a été très régressif et doux pour moi. J’ai acheté de l’huile essentielle de Bergamote pour mettre dans la pâtisserie car j’adore ce goût, je suis fan du thé Earl Grey, ce n’est pas pour rien.



Cette période de confinement qui va durer donc, après annonce tout à l’heure du premier sinistre, un mois, (pour le moment), est du coup un excellent moyen de recentrage. 
C’est un retour pour moi à d’autres valeurs, d’autres habitudes. 
Il y a déjà la cuisine, je vais m’organiser pour ne faire les courses que deux fois par mois, plus de commandes intempestives de tout et n’importe quoi. Alors déjà depuis quelques mois je ne commande plus que la nourriture que je ne peux trouver sur Nice, du sans gluten, des tisanes de Médecine Traditionnelle Chinoise, des fournitures couture, des cailloux et des livres. 
Pour les fournitures couture, j’ai de quoi soutenir un siège, donc ce confinement va m’obliger à puiser dans mon stock ce qui d’une part me fera de la place et d’autre part des économies. 
Pour ce qui est ingrédients culinaires et autres et bien je vais faire avec ce que je trouve. Nécessité fait loi. J’ai pas mal de choses, l’ami Google donne plein de solutions palliatives pour remplacer ce qu’on a pas par autre chose, et bien on va expérimenter. 
Les cailloux, malgré les envies, je me dis que j’ai une jolie collection de minéraux et que je vais la mettre en stand by car beaucoup sont entassés dans des boites et que c’est dommage, quand aux bouquins je vais à nouveau utiliser mon Kindle, en plus ça ne prend pas de place.

Samedi, c’est le week-end, la ville est encore plus calme que d’habitude, une pie caquette dans le jardin, que c’est bon d’entendre les oiseaux chanter. 
Il fait beau, je me suis précipitée sous la douche, habillée à la hâte et je suis montée sur mon toit avec ma chaise de camping, ma table pliante et mon parasol. 
Deux heures à l’extérieur à lire, avec Kiara, mon ombre, ma Glue, qui est venue avec moi et qui elle aussi a profité de l’extérieur. Je dois dire que j’ai fait pas mal de photos, que malgré les écouteurs et la musique dans mes oreilles j’ai sursauté au moindre bruit, je ne vais pas être à la noce à la fin du confinement avec la reprise normale de la circulation, hyperacousie, je te maudis... Enfin c’était un vrai moment de bonheur que j’ai eu là, si demain il fait beau je monte manger là-haut!!!



Je prends cette période d’une manière positive et optimiste.
Je crois en un avenir rose et lumineux.
Tout à l’heure j’ai reçu la newsletter du site où je commande mes huiles essentielles, quand je ne peux les acheter à l’herboristerie à côté de chez moi, il y avait une photo avec la légende suivante : 
« La vraie sagesse de la vie consiste à voir l’extraordinaire dans l’ordinaire. » 
Cette phrase me plait beaucoup et sera une de mes maximes du confinement et de l’avenir. 
C’est ce vers quoi j’essaie de tendre depuis quelques temps, je vais cultiver cela de plus en plus.
Voilà mon ressenti après 10 jours de confinement. Je dis à très vite à mes lectrices et lecteurs, si quelqu’un me lit, je ne sais pas mais ce n’est pas grave, j’aime écrire, ce blog est un peu comme une bouteille à la mer. Celle ou celui qui tombe dessus peut l’ouvrir et le lire...


Le Cookeo, mon nouvel ami

Un nouvel ami est entré dans ma vie, le Cookeo. J’en avais très envie et par un heureux concours de circonstances, il se trouve que je l’ai ...