dimanche 31 juillet 2016

In memoriam...

Hier, j'ai fait dire pour maman une messe à l'église Sainte Thérèse à Savigny-Sur-Orge où je suis pour quelques temps.
J'ai donc découvert une des églises de la ville où pour le moment je demeure et je dois dire que j'ai été sous le charme.
Cette Eglise a été entièrement modernisée, les murs sont blancs, les motifs des vitraux sont géométriques et les statues sont en mosaïque.
Cette atmosphère claire et assez dépouillée m'a beaucoup plue et a intensifié ma prière et mon recueillement.
Comme j'étais très en avance, j'ai attendu assise sur un banc devant l'église. Un quart-d'heure avant la messe, une voiture de police est venue se ranger, des policiers équipés de gilets pare-balles en sont descendus, ont inspecté les environs et ont demandé par talkie-walkie, qu'elles étaient les instructions, si ils devaient rester ou non... Ils sont repartis. Je dois dire que jamais au grand jamais je n'aurais cru voir un jour les policiers effectuer des rondes devant les églises...
L'assassinat du Père Hamel fait que maintenant, nous catholiques, ne pouvons même plus considérer une Eglise comme un refuge, un havre de paix.

J'ai assisté à une fort belle messe, sobre, où le prêtre n'a pas insisté lourdement sur les faits tragiques de cette semaine. Il nous a juste dit que plus que jamais, nous catholiques de France et que les Catholiques du monde entier devaient encore plus se rapprocher de la foi. 
Nous nous sommes recueillis pour le père Hamel, pour toutes les victimes des attentats de France et du monde entier, et nous avons prié pour la paix. Son prêche était digne et sans emphase, un beau moment de méditation.
Cette paroisse a une équipe paroissiale extraordinaire car même pour une messe anticipée du dimanche l'organiste était là, la chorale chantait à plein poumons et j'ai uni ma foi et ma voix aux fidèles qui chantaient.
Lorsque la messe s'est terminée, je savais enfin que ma mère avait gagné le paradis, que ma petite sœur de cœur, Isabelle, lui avait tendu la main pour l'accueillir et que maintenant elle était là haut auprès du Créateur.
Il est évident que ce ressenti n'implique que moi. Maman m'a toujours dit que si elle pouvait elle me ferait un signe de là-haut pour me dire qu'elle veillait sur moi. J'ai eu ce signe il y a environ deux mois. 
C'est une parenthèse très personnelle de ma vie, mais j'avais envie de la partager avec vous car mon bien-être est immense et pour la première fois depuis bien longtemps, je suis sereine...










vendredi 29 juillet 2016

4 ans, déjà...

Maman, déjà 4 ans que tu n'es plus là et le vide reste aussi intense et douloureux...
Tu me manques tous les jours inexorablement et la blessure est toujours aussi profonde et vive.
Repose en paix, tu as retrouvé Papa, tes parents, ta famille mais tu m'as laissée bien seule sans toi...




mercredi 20 juillet 2016

Soudain, il y 4 ans...

Il y a 4 ans, j'étais heureuse.
J'avais mon atelier de couture, une famille, du bonheur et des projets plein la tête.
Toi, tu es rentrée de vacances, tu avais passé un mois en Corse, tu m'as fait admirer ton bronzage, tu t'es moquée de ma couleur diaphane, comme d'habitude et comme d'habitude je t'ai soutenue que j'étais bronzée...
Le soir, nous avons dîné tous ensemble, nous avons fêté ton anniversaire qui avait eu lieu durant tes vacances, j'avais préparé tout ce que tu aimais, des petits feuilletés au fromage de chèvre et au miel, du mesclun et puis j'avais acheté une tarte aux fraises car tu étais "Mme Desserts", je t'avais offert un porte-clés Lancel avec un ours... Depuis que j'étais petite tu m'appelais mon ours, mon chat, ma Toche...
Nous étions si heureux ce soir là...
Puis tu est partie chez Aurélie pour dormir car ta chambre que tu avais voulu jaune safran comme le riz de la paella, ta chambre aux murs cirés et au parquet poli comme un miroir était finie mais il restait à GDF à venir raccorder le compteur pour que tu aies de l'eau chaude... Tu m'as embrassée, tu m'as dit "Ma Toche, demain vers 9 heures je passe boire mon café.", comme d'habitude j'ai grogné que ce n’était pas une heure pour les chrétiens mais tu n'en avais que faire, tu passais quand bon te semblait parceque j’étais ta fille, ta propriété et que je me devais de me plier, bien souvent en râlant, à tes quatre volontés.
Du pas de la porte, je vous ai regardées partir, deux dames âgées pétillantes de vie et Faloo qui trottinait à tes côtés.
Un quart d'heure plus tard, on a sonné à la maison, une dame m'a dit "votre maman a eu un accident ", puis elle a ajouté "ce sont deux dames âgées avec un shitzu blanc et noir", là je me suis dit ce sont les miennes. J'ai demandé le lieu de l'accident, nous sommes partis au pas de course avec Stéphane... En moi même je me disais, non ce n'est pas possible, ça ne peut pas être maman.
Nous sommes arrivés devant la trésorerie principale, il y avait pléthore de voitures de police et un camion de pompiers, je me suis précipitée, on ne voulait pas me laisser passer, j'ai dû décliner mon identité puis la tienne, là on m'a confirmé que c'était bien toi qui était dans ce camion rouge...
On n'a pas voulu me laisser monter à tes côtés, tu étais consciente, je me souviens t'avoir crié "Maman, je suis là, t'en fait pas tout va bien"... Je sais que ce n'est pas bien ce que je vais dire mais j'en veux terriblement aux urgentistes présents sur place de ne pas m'avoir laissée monter à tes côtés, j'aurais pu te prendre la main et te dire "je t'aime" tant que tu étais encore consciente.
Puis j'ai vu ce petit utilitaire blanc posé en travers de la rue, dans son capot ta silhouette était comme sculptée en 3D...
Puis il y a eu ce couple horrible derrière moi qui essayais absolument de voir ce qui se passait dans le camion. A un moment, je me suis retournée et je leur ai dit que ce n’était pas un spectacle et là, la femme m'a répondu avec morgue "On a le droit d'être là, c'est notre fils qui l'a renversée." Je sais que je me suis mise à leur crier dessus et que les pompiers les ont fait évacuer... Je me souviens aussi qu'un peu plus tard, un jeune est venu me voir et m'a dit "Alors comment elle va la vieille, elle va crever? C'est mon frère qui l'a renversée." Là je lui ai demandé de ne pas m'adresser la parole et que nous nous verrions au tribunal, il m'a répondu " Ouais, sale pute, je viens gentiment aux nouvelles et toi tu me menaces le tribunal." Je sais que là le ton a vraiment monté et que la police a évacué ce sous-individu, et j'ai remercié le ciel que Stéphane soit entrain de s'occuper d’Aurélie et que Flo ne soit pas encore là car je n'aurais pu les retenir et il y aurait eu un déferlement de violence...
Flo nous a rejoint, interminablement nous avons attendu dans la salle d'attente des soins intensifs...
Les médecins nous ont reçus et nous ont dit que tu étais brisée de partout, que tu avais un trauma crânien et une hémorragie interne et qu'on te descendait au bloc...
Nous sommes rentrés, abattus, sans un mot, vers 4 heures du matin je me souviens avoir téléphoné aux soins intensifs, tu étais remontée du bloc et tu avais été mise en coma provoqué...

Ce jour là, je ne savais pas que je ne te reverrai plus jamais consciente, qu'il me faudrait seule prendre la terrible décision de faire arrêter les soins car tu étais dans un état végétatif, que tu allais nous quitter 9 jours plus tard, que j'allais perdre ma maman.




Il y a 4 ans, un jeune inconscient qui roulait trop vite, qui croyait qu'une voiture se conduit comme on utilise une console de jeux, a brisé une famille et m'a volé ma maman.
Ton amie Clo qui est née début juillet t'attendait pour que vous fêtiez vos anniversaires ensemble, depuis elle n'a plus fêté son anniversaire, ce "rendez-vous manqué" lui a ôté la joie de faire la fête à cette occasion...

Il y a 6 jours, un "fou de Dieu" au volant d'un gros camion blanc a foncé dans la foule massée sur la Promenade des Anglais dans le but de tuer le maximum de gens.
Je m'associe à la douleurs de ces familles qui ont perdu un être cher, à l'angoisse de ces familles qui font le siège du service de réanimation attendant avec espoir un mieux.
Je connais votre douleur, je l'ai vécue, 4 ans plus tard, je la vis toujours au quotidien.

Je pense aussi à mon amie Jocelyne qui a perdu sa Barbara, une de ses filles un 20 juillet.
Pour nous deux ma Jo, le 20 juillet est une date horrible, nous sommes liées par deux boules de poils noires et blanches, deux Twins adorables et maléfiques, nous sommes aussi liées dans la peine.
Tu connais ma douleur, je connais ta douleur, tu m'as guidée quand j'étais plus que mal, quand pour avoir l'impression de retrouver ma mère, j'ouvrais son flacon de parfum et que je respirais cette odeur qui était la sienne sans vraiment l'être et qu'alors seule chez moi, je pouvais laisser couler ce torrent de larmes que je n'ai pas montré à la face des gens.

J'ai beau avoir 48 ans, être la maman d'une jeune homme de 23 ans, je me sens orpheline, il me manque une partie de moi-même, il me manque ma mère, il me manque ma maman.
Le temps n’atténue ni la douleur, ni le manque, ni le vide laissé par le départ si soudain d'un des siens, Quatre ans après, je suis toujours brisée dans mon cœur comme maman l'était dans son corps.
Quatre ans après, je suis une handicapée physique, le choc du décès de maman a révélé la Fibromyalgie dont je souffrais depuis longtemps.
Quatre ans après, je suis une handicapée des sentiments, j'ai peu à peu écarté de moi toutes mes amies de Nice, je suis seule au monde, malheureuse, je n'ai plus personne en dehors des Cloclos, les amis merveilleux de maman, ma Steph, ma petite sœur de cœur, mon amie libanaise connue en 1982 lorsqu'elle est arrivée du Liban, ainsi que Léa, sa maman avec qui je parle souvent car j'ai un peu l'impression de parler à maman.
L'absence de maman me pèse tous les jours, je ne peux m’empêcher de parler d'elle, de montrer les photos d'elle que j'ai dans mon portable. La vie est trop injuste, je veux ma mère.


vendredi 15 juillet 2016

Nissa la bella pleure ses enfants...

Nice, ma ville depuis 34 ans est aujourd'hui en deuil.

Hier soir, durant le feu d'artifice du 14 juillet, date ô combien symbolique pour la France, un énorme camion blanc surgit de nulle part a foncé sur la foule écrasant femmes, enfants et hommes...
Une fois de plus la folie meurtrière a sévi et a encore tué des innocents, des gens qui étaient venus en famille voir le feu d'artifice sur la mer après avoir mangé une Socca au Vieux Nice et une glace chez Fenocchio...
J'imagine la terreur de ces gens courant pour tenter de sauver leur vie, n'hésitant pas à sauter de la Promenade des Anglais jusque sur les galets de la plage pour tenter d'avoir la vie sauve...

Je n'étais pas à Nice, je suis en région parisienne, c'est mon fils qui m'a avertie par SMS pour me rassurer au cas où j'aurais été devant la télé. Oui j'étais rassurée de savoir les miens sains et saufs mais il n'empêche que mon cœur saigne de voir ces familles meurtries, ces enfants blessés, ces 84 victimes, ces gens qui toute leur vie se souviendront avec effroi de ce camion fonçant sur eux pour les tuer, pour faire le plus de victimes possible.

Jusqu'ici la Promenade des Anglais était le lieu de balade de bien des niçois et de bien des touristes. On fait son jogging sur la Prom', on fait du vélo sur la piste cyclable de la Prom', On fait du roller sur la Prom', on se balade en regardant la mer, on descend, en saison sur les plages privées boire un rafraîchissement et sentir l'odeur des embruns, en hiver on se réfugie dans les nombreux établissements qui longent la Prom' pour boire un chocolat ou un thé bien chaud...
On a tous dans nos mémoires la vision de la photo de la Promenade des Anglais avec le Casino de la Jetée et ses promeneuses en ombrelles...
On a tous la vision de la Baie des Anges depuis le panorama du Château.
La Promenade des Anglais, fleuron du luxe niçois, là où sont les palaces tels le Négresco, le Palais de la Méditerranée, le Rhul...
Cet endroit mythique est devenu en l'espace d'un moment le lieu d'un drame qui restera à tout jamais dans le cœur des niçois.

On nous a sali notre ville, on nous a tué ses enfants, on nous a volé le symbole de notre ville... Mon cœur saigne, j'ai du mal à trouver les mots pour dire ce que je ressens, une chape de plomb est tombée  sur mes épaules, mon estomac est noué...
Je prie pour ces personnes décédées, je prie pour ces blessés, je prie Sainte Rita notre sainte patronne pour que Nice redevienne ce havre de paix et douceur qu'elle était...









Le Cookeo, mon nouvel ami

Un nouvel ami est entré dans ma vie, le Cookeo. J’en avais très envie et par un heureux concours de circonstances, il se trouve que je l’ai ...