C'est l'année du singe, mon année.
La semaine dernière, notre ami asiatique nous a dit très sérieusement devant son épouse et son fils que lui avait deux singes à la maison...
Je me dis que peut-être le fait que ce soit mon année va faire tourner la roue et que ma santé va s'améliorer et que nous pourrons enfin mener à bien nos projets professionnels...
Tout à l'heure, j'ai vu sur Facebook la table de fête d'une de mes contacts vietnamienne et j'ai repensé avec nostalgie aux soirées du Têt de mon enfance chez l'amie vietnamienne de mes parents.
J'ai repensé à tous ces mets odorants, délicatement préparés, préparés avec tout l'amour d'une femme extraordinaire qui se substituait à mes parents lors du rush des vendanges... À l'époque il n'y avait pas de cantine dans mon bled paumé et j'allais donc manger chez qui voulait bien me recevoir.
Je dois avouer qu'en fait avant les vendanges, je passais voir son mari, ex consul de France en Chine, en Chine Impériale, celle d'avant Mao, vieux monsieur corse plein de savoir et d'humour, qui me donnait des cours d'anglais alors que je n'avais que 7 ans, qui pour mes 8 ans m'avait offert "Une journée d'Ivan Denissovitch" d'Alexandre Soldjenitsine, (et je viens de réaliser que ce livre auquel je tenais énormément a lui aussi été englouti dans l'incendie de chez maman, si il n'a pas brûlé, il a été noyé par les pompiers et il est parti à la déchetterie sous mes yeux emplis de larmes devant la destruction de la bibliothèque familiale), qui par mon intermédiaire faisait passer un mot à maman lui disant que j'étais cordialement invitée à déjeuner tous les jours d'ecole durant les vendanges et qu'aucune protestation de sa part ne serait acceptée...
J'allais donc déjeuner chez Charles et Detty. Elle ne cuisinait pas vietnamien tous les jours mais lorsqu'elle vous faisait un œuf au plat, c'etait tout un voyage, une invitation au rêve... Sa cuisine toute en longueur était un havre de douceur et de magie dans laquelle elle confectionnait des mets de tous les jours avec son raffinement asiatique.
C'est chez Detty que j'ai appris à aimer les épinards. Ma mère n'aimait pas cuisiner et quand elle le faisait, on disait quand c'est noir, c'est cuit... Heureusement que la femme de ménage préparait aussi les déjeuners car sinon nous aurions appris à tout manger griller... Mais notre femme de ménage était une bonne villageoise provençale et sa cuisine, bien que fort bonne, n'égalait en rien la cuisine délicate et raffinée de Detty. Je dois dire qu'apres les vendanges, le retour aux déjeuners de la maison était compliqué et que ma mère saturait de m'entendre dire que chez Detty, on mangeait bien, chez Detty, c'était meilleur, que chez Detty, c'était bien présenté... Je tournais en boucle au moins une
semaine ce qui me permettait de passer le mercredi et le samedi, après l'école (oui à cette époque on allait à l'école le samedi matin) chez mamie et papi, le couple de gens âgés qui s'occupaient de moi et là aussi de manger de la cuisine délicieuse...
Je reconnais que ma mère a dû en baver mais sa cuisine était vraiment une horreur... Mon fils se souvient encore d'une fois, mon père était encore en vie, il est décédé en janvier 2001 et Florian est né en avril 1993, où elle nous avait fait des pâtes, bien sûr trop cuites comme à son habitude, le temps que nous mangions les entrées lorsque je suis arrivée à la cuisine pour mettre les pâtes dans un saladier, ce n'était plus des pâtes, mais la pâte, un conglomérat de pâtes collées les unes aux autres,
compactées et gluantes... C'est resté légendaire et souvent mon fils m'en reparle...
Enfin, ce sont des souvenirs égrenés qui vont vous faire dire Lola nous raconte encore sa life, mais je voulais surtout souhaiter une très bonne année à tous les asiatiques.
Merci à Spencer Bouffe-tout, pour ces images prises sur son mur FB ce matin.
Hé bien belle histoire de vie.Je me souviens aussi des pâtes pateuses de maman mais c était un accident elle cuisinait pas mal bisous et bonne année du singe
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