mardi 2 février 2016

Le bonheur d'une femme ne passe pas forcément par la maternité

Je rebondis sur la chronique de Caroline Parenti sur le NouvelObs, au sujet de Jennifer Aniston, des annonces de ses présumées grossesses et de son agacement à chaque parution l'annonçant enceinte, à 45 ans l'actrice n'a pas d'enfant et dit clairement que l'accomplissement d'une femme ne passe pas par le fait "de sortir un enfant de son vagin"...
Le bonheur d'une femme passe-t-il forcément par la maternité.

                                                    Cocteau, Maternité, 1952.

En tant que maman pas loin d'être quinquagénaire, je vais essayer de vous donner mon point de vue...
J'ai été maman à 25 ans de mon fils Florian, je ne regrette en rien cette maternité et le fait de m'être consacrée à mon fils jusqu'à ce qu'il entre à la maternelle, je ne regrette pas les nuits passées à m'occuper de lui lors de poussées dentaires douloureuses, coliques, érythèmes fessiers, (...), les nuits à tirer l'aiguille afin de lui confectionner le plus beau des costumes pour le carnaval de l'école, les organisations d'anniversaires avec confection de tas de gâteaux où une horde de gnomes braillants envahissaient l'appartement de ma mère (beaucoup plus grand que le mien) pour d'endiablés goûters... 
Je revois encore les premières sorties au cinéma de "l'enfant, devenu ado" juste avec ses copains, ses premières sorties nocturnes, etc... 
Je vois maintenant mes nombreux cheveux blancs, astucieusement camouflés par ma coiffeuse, mais ne dois-je pas les fameux cheveux blancs au fait d'avoir été mère.
Il est vrai que de nos jours dès qu'une jeune femme atteint trente ans on commence à lui parler de bébé. 
Avoir un bébé, la plus belle expérience pour une femme ou pas... 
Tout dépend comment on vit sa vie, comment on envisage sa maternité. Il y a les carriéristes qui ne veulent pas entendre parler d'enfant et qui se réveillent à la quarantaine et commencent le parcours de la procréation assistée comme un marathon car tout d'un coup leur vie ne peut être riche de sens qu'avec un enfant, et il y a les autres femmes, celles qui ont toujours dit qu'elles ne voulaient pas d'enfant, et là ça dérange... 
Alors c'est un choix qui peut-être motivé par les souvenirs d'une enfance trop difficile, ou c'est tout simplement la non envie de donner la vie, de se consacrer à un enfant, juste le fait de vivre libre sans avoir quelqu'un qui dépend de soi. On peut chercher des tas de raisons à ce choix mais il ne regarde personne d'autre que la personne qui l'a fait, il faut arrêter de demander à ces femmes ayant choisi de ne pas donner la vie de se justifier et surtout essayer d'arrêter de les bassiner sur le fait que l'accomplissement de la vie de femme ne passe que par la maternité. Ce n'est pas tout un tas d'arguments, valables ou pas, qui vont faire changer d'avis une personne ayant fait ce choix, cela va juste l'agacer car c'est un discours qu'elle entend de tous côtés et peut-être aussi la dissuader de vous voir trop souvent pour ne pas entendre une fois de plus le même discours qui sort comme un leitmotiv de la bouche de toutes ses amies mères de famille... 
J'ai plusieurs amies, qui ont fait ce choix, qui l'assument et qui sont très heureuses. 
Ce qui est révoltant c'est le regard des autres femmes (surtout, les hommes nettement moins) sur ces femmes ayant choisi de ne pas donner la vie... 
"Mais comment, tu as 35 ans, tu n'as pas d'enfant, tu sais ton horloge biologique tourne, il faudrait te décider car après ce sera trop tard..." Tel est le discours moralisateur des gens pour qui la normalité de la vie d'une femme passe par la maternité.
J'ai été heureuse d'avoir un enfant, je suis toujours heureuse d'avoir un fils, maintenant adulte, qui en quelques mois est passé du stade "d'adulescent" au stade d'homme, mais je me rends compte que j'ai fait des croix sur bien des choses au nom de la maternité et je n'ai pas honte de dire que si c'était à refaire, je ne sais pas si je choisirais l'option d'être mère... Mon fils me dit souvent qu'il ne veut pas d'enfant car si il doit endurer tout ce qu'il m'a fait endurer il aura une vie infernale... Cela m'amuse qu'il reconnaisse avoir été un enfant terrible, puis il est jeune, pas encore en couple et peut tout à fait changer d'avis...
Il n'y a pas de honte à ne pas avoir envie d'avoir un enfant, il faut assumer ses choix et dire aux âmes bien pensantes qui tentent de vous culpabiliser que c'est votre choix, votre corps et que vous avez librement choisi de ne pas donner la vie et de ne pas vous enchaîner pour les vingt prochaines années (voire plus, car il y a des plus en plus de Tanguy) à la chair de votre chair, que vous préférez partir faire un trekking au Népal une année, un safari au Kenya l'année d'après et ainsi de suite et que l'option bébé ne cadre pas avec vos choix de vie. 
Quand je vois certaines mères entourées de trois ou quatre marmots braillards, la goutte au nez, débordées, chargées de sacs, fagotées comme des sacs, je me réjouis aussi du choix de l'enfant unique... Je suis fille unique, [j'ai eu un demi-frère considérablement plus âgé que moi, cela ne compte pas], ma mère était fille unique, mon fils est fils unique, oui, c'est aussi un choix. Je me souviens que lorsque mon fils avait cinq ou six mois on me demandait déjà quand je comptais mettre le second en route... Et bien, tout d'abord, je n'avais pas de mari, (le mien était parti voir si l'herbe était plus verte ailleurs dès qu'il avait commencé à comprendre que notre vie allait irrémédiablement changer avec l'arrivée de ce bébé que pourtant nous avions tous deux voulu), puis un enfant disais-je c'est déjà bien et je ne pense pas en avoir un autre...
Nous ne sommes pas des poules pondeuses. Si on a pas envie d'être mère, on ne l'est pas et je ne vois pas pourquoi on serait obligé de se justifier... Si passé 35 ans vous n'êtes pas mère on vous demande tout de suite si vous avez des problèmes de fertilité... Mais euh, avons nous gardé les cochons ensemble pour que je vous donne des détails sur ma vie ovarienne et utérine... Les gens insistent, tentent de vous convaincre que pas de salut sans enfant...
On vous parle alors de la maternité comme l'accomplissement de la vie d'une femme. 
Non, je ne suis pas d'accord, l'accomplissement de la vie d'une femme ne passe pas par la maternité, nous ne sommes plus au XIXème siècle où on avait des kyrielles d'enfants, certes la médecine n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui et la mortalité infantile était considérable, donc bien des femmes enchaînaient grossesses sur grossesses pour assurer la descendance et avoir la chance quelquefois que seulement deux ou trois enfants survivent...
Aujourd'hui, nous sommes libres de nos corps et de nos décisions et si nous ne voulons pas d'enfant et bien n'en faisons pas. 
Il faut arrêter de proclamer des grossesses répétitives à toutes les femmes "publiques", la petite Charlotte de Grande Bretagne avait à peine 4 mois que les tabloïds annonçaient Kate Middleton enceinte du 3ème Royal Baby... 
Les paparrazzis guettent le moindre renflement de ventre des personnages publics et la rumeur d'une grossesse est tout de suite lancée. Je comprends l'énervement de Jennifer Aniston qui a l'air de parfaitement assumer à 45 ans le fait de ne pas être mère. 
Je sais à quel point cela pouvait m'exasperer quand on me demandait quand allais-je me décider à donner un petit frère ou une petite sœur à mon fils. 
Mon fils a eu une enfance heureuse en tant qu'enfant unique, il avait des tas de copains et des animaux et quand il allait chez un copain nanti d'un petit frère ou d'une petite sœur en rentrant il me disait à quel point il trouvait ça casse-pieds par moments, cool par moments, mais chez les autres et que chez nous ça ne le serait pas du tout... Au moins j'étais avertie, l'arrivée d'un second enfant n'aurait pas été très bien vue par le premier, j'étais sa mère à lui, il voulait bien me partager avec le chien et les chats, mais c'est tout...
Je vais dire à toutes les femmes qui ont choisi de ne pas procréer de ne pas se laissercasser les pieds par leur famille, amies, relations de travail à ce sujet.
Je vais dire à toutes les mères qui ont choisi de faire l'enfant unique de ne pas se laisser casser les pieds par leur famille, amies, relations de travail à ce sujet.
Nous sommes propriétaires de notre ventre, nous sommes décisionnaire d'y faire ou pas germer la vie, à chaque femme son choix. Celui ci est personnel et ne concerne qu'elle.
Alors je sais que mon article va engendrer des polémiques, sachez que même si j'ai choisi de donner la vie, je conçois tout à fait qu'on ne fasse pas le même choix que moi et je dis à mes amie qui ont fait ce choix et qui l'assument parfaitement que je ne juge pas et que quelques fois je me dis que si je devais revenir 25 ans en arrière je ferais peut-être d'autres choix et que mes autres choix ne passeraient pas forcément par la maternité.


5 commentaires:

  1. J'aime mes enfants. Leur ai cependant dit,si c était a refaire, je n en aurais pas. Je maintiens haut et fort. Trop de sacrifices à sens unique.a présent ils acceptent cette réflexion. Refaire le monde... Bisous ma chère Lola. Maman de Lennon

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    1. J'en suis à peu près au même stade de mes réflexions d'où aujourd'hui cet article plus sérieux que ceux de miss Kiara. Je dirai qu'il est agréable de temps en temps de profiter de ceux des autres, d'etre marraine ou tante. Mon fils dit lui même que terrible comme il était il ne souhaite pas d'enfant et comprend ma position sur le sujet. Bisous ma Nadia, bisous à Sucrette et Lennon.

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  2. Je n'ai pas "choisi" d'être mere ou pas.... J'ai toujours su que je serais maman...
    A 12 ans j'ai eu un petit frere et on m'appelait "Bledina" la deuxième maman d'après la pub.
    Donc à l'âge d'être maman, je me souvenais de ce qu'étaient les soins à faire à un bébé !
    J'ai eu ma premiere fille a 25 ans et mon mari a disparu a la naissance après 4 ans de mariage, j'ai eu la seconde a 32 ans et j'ai jetė le papa quand elle a eu 2 ans...mais chaque fois ca a été un bebe "commandė" par amour... Et mes filles ne m'ont genee en rien dans ma vie, j'ai voyage avec elles, rigolé et pleurē avec elles et ça continu. Si elles n'avaient pas été là ma vie n'aurait pas été compléte.

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  3. J'ai aimé ma vie avec mon fils, aimé toutes les activités que j'ai pu faire avec lui, j'aurais 25 aujourd'hui, je ne ferais pas d'enfant. Pour leur laisser quoi? Un monde où règne chaos, violence et attentats... Un monde qui se dirige inexorablement vers une 3ème guerre mondiale, non je ne voudrais pas mettre avoir un enfant dans le monde dans lequel nous vivons...

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  4. Mes 2 enfants je les aimes de tout coeur, je les ai voulu et je garde un doux souvenir de mes grossesses que j'ai vécu avec bonheur, mais à côté de mon rôle de maman , j'avais une une vie sociale pleine, un travail et des activités dans lesquels j'étais entièrement épanouie.Mais comme toi Lola, je ne pense pas que la vie d'une femme n'est complète qu'en étant mère. Chacun son choix mais la pression sociale est là et surtout dans certaines cultures où l'on n'est reconnue que par le nombre d'enfants mis au monde. Sohad

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